mardi 8 septembre 2015

Sarah mène sa Mer !


Le week-end dernier j'étais à Nice, histoire de me ressourcer un peu dans cette ville où j'ai vécu et qui est presque une maison pour moi. Oui ça fait des mois que je vous bassine avec Paris et Tel Aviv mais j'avais oublié de vous dire que j'avais eu d'autres amours avant. Vous en avez pas fini avec moi et mes villes d'adoption (oui j'essaye d'introduire un peu d'humour et d'humeur dans ce post car on m'a dit que mes billets étaient moins drôles qu'avant et que ça manquait, donc je fais un effort)

En tout cas en regardant la mer, je me suis dit qu'entre Tel Aviv et Nice, j'avais vécue plus de 4 ans sur les rivages de la Méditerranée ! 


Peut-être alors que mon amour c'était elle (oui je me cherche encore, je ne sais pas si je suis villophile ou merophile, mais bon le mariage maintenant c'est « pour tous » donc que ce soit l'un ou l'autre, je devrais avoir ma chance ...)


En effet peut-être que mon amour c'est la mer Méditerranée, elle qui sait m'apaiser comme personne dès que je pose les yeux sur elle, elle qui sait me caresser comme personne quand je l'effleure de mes doigts de pieds, elle qui sait me vivifier comme personne quand je me plonge dans ses vagues légères ! Et si moi, la fille de l’Atlantique, j'étais tombée amoureuse de la Méditerranée. Si depuis petite, son bleu profond, la légèreté de son écume, le calme de son agitation et la transparence de son eau m’avaient séduite. Si cet amour azuréen durait depuis ces jours où je buvais la tasse et où je toussais allongée à plat ventre sur le sable, le temps de me remettre et de pouvoir de nouveau nager dans les méandres de cette mer qui me tendait les bras.

Il est encore si présent le goût salé des vacances de mon enfance.

Si ses embruns et son odeur iodée avait eu raison de moi. Si ses côtes ensoleillées et sa cuisine à l'huile d'olive m'avait conquise, jour après jour ... Si le point commun de mes 3 années à Nice et de mes 15 mois à Tel Aviv, c'était ce bonheur que je ressens à chaque fois que je peux observer l'horizon et l'infini du bleu des mouvements de cette Mer.

Et pourtant en ce moment, je lui en veux à la mer Méditerranée. J'ai beau l'avoir regardée dans les yeux pendant des heures ce week-end et être restée admirative devant son look bicolore qu'elle n'arbore nulle part ailleurs qu'à Nice, je lui en veux.

Je lui en veux de frapper en pleine face ces gens qui ne lui ont rien fait. Je lui en veux d'enlever des vies à des innocents, et je lui en veux aussi de le faire avec notre complicité silencieuse.

Je lui en veux, à elle qui me fait tant de bien, de leur faire tant de mal…

Pourquoi elle serait si douce et aimable avec moi qui ait tout (entendez maison, sécurité, nourriture, couverture sociale et couverture tout court) et si abrupte et cassante avec ceux qui n'ont rien, ou en tout cas qui ont moins (moins de sécurité, moins de confort, moins de sérénité).

Je lui en veux d'avoir rejeté sur ses côtes ce petit garçon de 3 ans. Je lui en veux, même si ce n'est pas de sa faute, que ses autres victimes (adultes certes mais néanmoins humains) n'aient pas mérité aux yeux du monde le même émoi. Je nous en veux en fait. Et j’en veux aussi à ceux à qui on donne notre voix, de ne plus savoir la porter, de ne plus savoir l’entendre. 

On attend, on attend ... Mais jusqu'à quand? Jusqu'à quand mon amour fera des dégâts sans qu'on essaye de lui arracher ses victimes et de les accueillir. Jusqu'à quand fermerons-nous nos yeux d'adultes sur ces enfants de la guerre (jeunes ou adultes) qui n'ont d'autres recours que de vouloir traverser cette Méditerranée, au risque d’y perdre leur vie.

Ces gens voudraient eux aussi se demander si la Mer Méditerranée est leur amour, s’ils la préfèrent à Nice ou à Tel Aviv ... Ils aimeraient eux aussi avoir des "problèmes " si peu essentiels !

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