lundi 22 juillet 2013

Sarah conte des histoires de religion !

Je crois que je ne surprendrais personne, et encore moins ceux qui vivent en Israël, si je vous dit qu’en Israël, on se sent parfois un peu moins juif qu’en diaspora.

Attendez, attendez avant d’hurler devant votre ordinateur et de commencer à rédiger un commentaire incendiaire, de vous prendre la tête entre les mains, et de commencer à prier pour le salut de mon âme, attendez que je m’explique.

En effet, là où mon identité juive faisait ma différence en France, je ne me vois pas ici lever le doigt et crier "je suis juive", non mais sérieusement, ça leur ferait une belle jambe à Moti, Nofa et toute la clique !

Ici tout cela, c’est une évidence, les gens semblent parfois être plus israéliens que juifs…. Et du coup parfois ton judaïsme, passe un peu au seconde plan et tes principes avec.

On adapte un peu les règles quoi !

Un petit exemple : à Paris je ne sortais jamais le vendredi soir, et on va dire qu’ici je m’autorise des petites dérogations et autres « exceptions qui confirment la règle ».

« Non mais on est en Israël, c’est moins grave ! »

Pas du tout mais je ne sais pas pourquoi c’est ce que je me dis dans ma tête…

Comme pour fumer à shabbat ou encore manger dans un resto sans téhouda !

Ici les limites sont plus flous, je ne sais pas vraiment comment l’expliquer, mais c’est comme si ce bon vieux Sartre avait raison…. Finalement notre identité juive serait en partie le fruit de l’image que l’autre nous renvoie.

Ouh lala, je sens que ça devient un peu trop philosophique là, vous aussi vous préfériez quand je vous racontais que je fumais des clopes à shabbat, non ?

Ce qui est étrange et paradoxal, c’est qu’ici on vit au rythme des fetes : on se déguise à Pourim, on ne peut pas acheter de pain au supermarché à Pessah….  Et il y a aussi des exceptions dans l’autre sens qui se font… par exemple, c’est la première fois depuis bien longtemps que j’ai fait le jeune du 9 av.

Quand  j’étais plus jeune (oui encore plus jeune que je le suis aujourd’hui), je le faisais aux EI. On passait notre journée à chercher un coin d’ombre et on faisait des débats de pseudo idées ou alors des tests dans les magazines de filles… tout ça en attendant de manger le fameux pain perdu de la fin du jeune !

Aujourd’hui c’est les 90eme des EI et moi je suis super triste de ne pas être avec eux, parce que je dois le dire, c’est un peu comme une deuxième famille pour moi !

Pour conclure sur les histoires de religion, il y a peut-être quand même un endroit où on ne se pose pas toute ces questions, c’est à Jérusalem ! Là, face au Kotel, plus aucun doute… on ne s’est jamais senti aussi juif !


2 commentaires:

  1. Et bien tu sais quoi? Je trouve ça très intéressant ce que tu expliques! Bon, je ne vais pas participer au débat, je ne suis ni juive ni même "religieuse" tout court donc...
    Je me souviens avoir juste lu une fois, dans un récit se passant à Jérusalem, une phrase qui disait que dans cette ville, vivre sa religion était simple comme respirer car D (je ne sais pas si je peux l'écrire, je ne veux pas commettre d'impair...)était dans chaque pierre, chaque arbre, l'air que l'on respire...
    Enfin bref, chouette billet :-)

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  2. Excellente question !
    Je ne suis pas encore israélien donc mon opinion ne peut être que bien subjective... mais je penses que ton analyse donne une idée sur ton idée sur l'identité juive.
    1. L'identité juive, semble statique et passive ( classique du format de l'identité juive à la française)
    Statique : signifie que tu considere l'identité juive comme un ensemble de regles, ou de coutumes qui ne bouge pas vraiment, et dans laquelle tu n'as pas de role actif ou pro-actif en dehors de ce que la "doctrine te suggere".

    Pardonne moi pour ma franchise, mais croire que son identité se definit par les autres, c'est par nature démontrer une identité passive, et donc faible.

    Maintenant, pour la bonne nouvelle, mais semble t il malgré toi, je dirai que tu es sans doute plus juive aujourd'hui qu'hier, car aujourd'hui, tu es d'avantage au coeur de la vie collective juive vivante organisée.
    Tu prends une part active à la vie juive - sécularisé certes, mais juive quand même.
    Apres, cela ne t'empêche pas d'avoir accès a la culture et aux coutume traditionnelle j'entends religieuses de façon sécularisé... à Tel-Aviv.

    Toute la problématique est ou en est ta conscience ou plutôt ton intention... Tes choix d'orientations...
    Tout est possible, c'est une question de volonté, de connaissance, de conscience de choix.. Il y a de tous les goûts, a toi de trouver ta propre voie, avec tes propres convictions...
    De tricoter ton avenir juif avec tes connaissances, consciences sur la "tradition"...

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