Sarah porte gros

Les choses que vous pensiez les plus dérisoires peuvent parfois prendre une importance énorme dans votre vie.

Professionnellement, j'ai eu pendant longtemps une vie décousue. Le marché de l'emploi n'aidant pas j'ai été de CDD en CDD et j'ai construit mon CV petit a petit, tout en développant mes compétences. Certaines expériences peu significatives (en terme de durée comme en terme d’apprentissage) n'y figurent même pas.

Et pourtant une d'entre elles m'a permis de rencontrer des amies très chères. Quand je me dis que ces quelques semaines ne m'ont rien apporté, je ravale tout de suite mon jugement car elles m’ont apporté bien plus qu'une ligne supplémentaire sur mon CV, elles m'ont apportées des amies pour la vie.


Oui je suis un peu sentimentale mais je suis comme ça, quand j'aime un jour c'est pour toujours (comme disait Francis, Francis c'est Cabrel , pas mon boulanger , pour ceux qui ne suivent pas , en même temps à Tel Aviv doit pas y’en avoir des masses des boulangers qui s'appellent Francis)

Revenons à nos moutons ...

Parfois quand je fais le bilan de cette année ( parce qu'il faut bien le faire un peu quand même ) je me dis que c'est une somme de petites choses ... Pas d'événements majeures , pas de séismes (si ce n'est le fait de tout changer) mais une somme de petites joies et de petites peines.

Je vais essayer, pour le plaisir (et pour la postérité) d'en citer quelques-unes

- partager un brunch en terrasse avec des amis au soleil en plein mois de janvier

- retrouver son ami d'enfance par hasard

- emménager dans son premier appartement israélien

- profiter de son premier Pourim en terre sainte

- apprendre une mauvaise nouvelle loin des siens

- organiser un shabbat improbable qui finalement aura été un des meilleurs

- sortir et débriefer jusqu'à pas d'heure avec ses potes

- faire découvrir Israël à des amis venus pour la première fois

- se prendre pour un guide de Tel Aviv en répétant tout ce qu'on m'a dit ... Et kiffer ça !

- déjeuner sous la souccah avec ses amis puis avec son patron

-réussir à expliquer ‘”quel chemin prendre” en hébreu

- avoir une peine de cœur qui dure un peu trop longtemps

- se faire un pote des EI sans l'avoir rencontré aux EI

- planifier une opération en 1 semaine

- s'émerveiller de tout et de rien

- se rendre compte que le monde est petit

En les écrivant, j'ai trouvé que sans aller jusqu'au mot séisme c'était quand même des big deal.

Comme je vous le disais, c'est avec le temps qu'on se rend compte de l'importance que prennent les choses que l'on vit : à quel point elles nous changent, elles nous façonnent, elles nous font grandir sans en avoir l'air !