mercredi 2 juillet 2014

Sarah nime une flamme jamais éteinte



Mon cher Israël,

Depuis que je t’ai quitté en mars dernier, j’ai eu chaque jour envie de t’écrire quelques mots. Je sais que je suis partie sans rien dire, sur la pointe des pieds et que tu ne méritais pas ça, que notre amour ne méritait pas ça, qu’une lettre aurait été le minimum.

Aujourd’hui, je ne suis pas là pour ça. J’ai appris via les réseaux sociaux et les gens qui t’ont vu récemment, que tu vis des moments très difficiles, donc je ne souhaite pas enfoncer le clou.

Je souhaite tout simplement prendre de tes nouvelles et être là avec toi dans ces heures où tu enterres tes enfants, je souhaite prendre ta main dans la mienne et juste être présente.
 Tu sais, ce n’est pas parce que je t’ai quitté que je ne t’aime plus. Si j’ai fait ce choix, c’est que je préférais partir la première. Je préférais partir avant que tu t’aperçoives que tu ne me rendais pas pleinement heureuse. Mais, encore une fois, ce n’est pas de ta faute, c’est simplement parce que je ne peux pas être heureuse loin des gens que j’aime.
 
Alors, je comprends aujourd’hui ta tristesse, ta peine, ta souffrance. Des gens que tu aimes, et qui t’aimaient, ont été arrachés à la vie, arrachés à toi, juste parce qu’ils souhaitaient vivre sur tes terres, juste parce qu’ils se promenaient chez eux. 

Quand j’ai appris la nouvelle, j’ai ressenti une profonde tristesse, et une profonde injustice. Un bruit assourdissant a retenti dans ma tête, dans mon cœur, dans tout mon être. J’ai murmuré leur prénom entre mes dents tout en serrant fort mon poing, comme pour étouffer littéralement la douleur. Et j’ai pensé à eux, à ce que pouvait être leur vie, à leur dernier souffle, à leurs peurs, à leurs prières… J’ai écouté des chansons tristes, mais aucune larme n’a coulé. Il n’est resté que ce silence. 

Tu sais, de t’avoir quitté, a fait de moi une personne légèrement différente car j’ai laissé un bout de mon cœur auprès de toi. Aujourd’hui, tout ce que je veux c’est que tu sois heureux, que tu puisses vivre des jours paisibles et indéfiniment joyeux. C’est tout ce qu’on peut souhaiter aux gens qui nous sont chers. Tu te souviens, je te l’avais écrit dans une autre lettre pour ton anniversaire, nous sommes unis à jamais. C’est comme ça quand on s’est aimés si fort.

Aujourd’hui, je ne sais pas vraiment quoi te dire pour te consoler, je ne peux que me joindre à tous tes enfants et prier. Prier notre D.ieu, qui nous a toutes et tous choisis pour être tes amours, prier le D.ieu qui nous a donné à toi, à moins que ce ne soit le contraire. Le prier de nous sauver de ce malheur, de ce cauchemar.

Donc je t’en prie, ne m’en veux pas de ne pas trouver les mots justes et ne m’en veux pas d’être partie si précipitamment. Tes plages et ton soleil me manquent terriblement, mais au-delà de ça, ta spiritualité et l’unité de tes amoureux sont ce qui me fait le plus défaut en ce moment.

J’aimerais, surtout en ces temps si déchirants, être auprès de vous tous. Mais je sais que, de la même façon que je t’ai laissé un bout de mon cœur, toi aussi tu m’as laissé un bout de toi et chaque jour il nourrit ma force et ma détermination à vivre, à t’aimer encore et à te défendre toujours.

Ton cœur est si grand, combien sommes-nous à en avoir un morceau ? Souhaitons que chacun, à chaque coin du monde, prie aussi fort que moi pour te permettre de retrouver rapidement le chemin de la paix.

Je t’aime et je t’aimerai toujours.

Sarah


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