Sarah longe nos années d’enfance !

Il y a des choses comme ça, qu’on ne s’imaginait plus faire avec les années, en devenant « grands ».

Il y a par exemple : manger du pain et du Nutella pour le quatre heures, envoyer des centaines de textos à ses copines, écrire LOL dans ses emails, mettre des bandeaux dans les cheveux, trainer au lit jusqu’à 15h le week-end, passer une journée entière à naviguer sur internet en regardant des vidéos à la con, lier des amitiés fortes…

Et pourtant tout cela arrive, de temps en temps. Bien sur ce n’est plus le lot de chaque jour mais ça arrive. Et des amitiés, même entre 20 et 30 ans, on en lie pour la vie.  De celles où on se fait pleinement confiance et où on se fait des confidences à n’en plus finir (et forcément, plus on vieillit, plus ça devient long de se raconter sa vie). Je crois même qu’avec la conscience de l’âge « adulte » (vu les trucs super « adultes » que je fais, les guillemets s’imposent) ces relations amicales sont de plus en plus fortes. Elles connaissent aussi des nouvelles épreuves, comme la distance (merci Skype), mais finalement, un ami, quand on le revoit, c’est comme si on l’avait quitté la veille, non ?

Et puis il y a les choses qu’on imaginait faire, et qu’on ne fait pas, en tout cas pas encore : avoir un appartement rangé, être sérieux, repasser son linge, cuisiner des vrais plats équilibrés tous les jours, …

Ben oui, quand on a (presque) 30 ans, on n’est pas tout à fait adulte en fait, parfois c’est comme si on avait une âme d’enfant coincée dans un corps de grande personne. Et puis, comme me faisait remarquer une de mes copines, par moment, on s’arrête, et on se dit qu’  « on fait des choses de grands » : on va a des mariages, on paye ses factures, on fait des déclarations d’impôts, on va au pressing, on achète du Destop pour déboucher les toilettes, on va à la maternité rendre visite à des copines qui ont accouché ….

C’est incroyable mais finalement, qu’on en ait envie ou non, on grandit, et un jour on se retrouve à regarder la Boum et à trouver que la petite Vic Beretton a pris un sacré coup de vieux. Bien sur, la midinette en nous est toujours là, mais elle est moins insouciante, moins naïve.

Et là, on repense à nos parents quand ils nous racontaient des choses qui s’étaient passées il y a 10, 15 ou 20 ans. Quand on se rend compte qu’on peut le faire, on prend peur ! Alors ça serait ça vieillir : pouvoir raconter des anecdotes qui datent de plus de 10 ans ? 

Moi tout ça, ça me donne envie de replonger dans l’enfance. C’est un peu ce que j’ai fait il y a quelques jours, le temps d’un week-end. Au programme : passer 2 jours avec mes 5 petits cousins âgés de 3 à 13 ans.

Première étape : vérifier si les enfants ont toujours des rêves et quels sont les métiers « in » des cours de récré aujourd’hui. Le petit de 3 ans dit que plus tard il « fera ses devoirs » (houla ça c’est sérieux) et qu’il sera « maitre de récréation » (déjà plus original). La petite de 6 ans se fend du traditionnel « maitresse » (d’école, de danse, de centre aéré). A 7 ans, on est peut-être déjà adepte de télé réalité (Top Chef, Masterchef), puisque lui, il veut être serveur ou cuisinier, ou c’est peut-être juste pour faire comme les grands, vu que ses parents ont un bar restaurant. A 10 ans, on est dans l’incertitude du « je ne sais pas » et à 13 ans on tombe dans le réel, voire très réel : « marchand de biens ». Je réfléchis mais même moi je sais à peine ce que ça représente comme métier.

Deuxième étape : la piscine. C’est bien connu, dès que quelques rayons de soleils se pointent et qu’il y a une piscine à proximité, tous les enfants ont des fourmis dans les pieds et ne sont pas tranquilles tant qu’ils n’ont pas plongés la tête la première. Personnellement, j’adore l’eau autant qu’eux donc je ne boude pas mon plaisir. Avec les jeux d’eau viennent les traditionnels « buvage de tasses ». Mais quelle ne fut pas ma surprise quand le petit de 3 ans, après quelques secondes de trop sous l’eau a déclaré « j’ai failli mourir ». Les enfants ont une spontanéité et un franc parlé dont on ne se lassera jamais et qui nous vaut la plupart du temps de nombreux éclats de rire. « Mais non A., ça va aller ». Et lui, plein d’aplomb « mais si je te dis, j’ai failli mourir ». Au moins, il nous aura bien fait rire.

Troisième étape : on mange, on boit et on mange encore. Ça a du bon aussi d’avoir des cousins qui ont un bar. On passe des heures en terrasse à prendre l’apéro. Les petits « jouent au serveurs » et nous demandent toutes les 10 minutes ce que l’on veut. Les grands (dont je suis censée faire partie) sont aussi contents de se retrouver gâtés et choyés par les « très grands ». Ça m’a rappelé quand j’étais plus petite, que dès que l’été arrivait, on se jetait sur les mister freeze et les pouss pouss au citron.

En tout cas, ça m’a fait sacrément du bien de passer un week-end avec des moins de 16 ans. J’ai fait le plein de bisous et de câlins, et je suis presque prête pour la suite.

Parce que je dois vous l’avouer, ça me fout un peu les j’tons d’avoir 30 ans quand même… Mais si on me promet, que mes amis seront toujours là pour moi, qu’il y aura toujours des soirées où on parlera et où on boira trop, qu’il y aura encore des moments où je pourrais retomber en enfance, alors c’est OK, je signe les yeux fermés pour sauter à pieds joints dans la trentaine !